Eugène Fromentin, élève au lycée de La Rochelle de 1831 à 1838
Né le 24 octobre 1820 à La Rochelle, Eugène Fromentin est le fils de Pierre-Samuel-Toussaint Fromentin (1786-1867), médecin et peintre amateur, et de Françoise-Jenny Billotte (1797-1867).
Après une brillante scolarité au lycée de La Rochelle, Eugène Fromentin se rend en novembre 1839 à Paris où il obtient une licence en droit au début de l’année 1843. Son père lui donne alors l’autorisation d’entrer dans l’atelier du peintre Jean-Charles Rémond qu’il quitte bientôt pour celui du paysagiste Louis Cabat.
En 1846, à l’insu de sa famille, il visite l’Algérie avec deux amis et peut ainsi remplir ses carnets de croquis des paysages et des habitants de l’Afrique du Nord, s’inscrivant en cela dans le mouvement de l’orientalisme. Comme Théophile Gautier, il avait été fasciné par les envois de Prosper Marilhat au Salon de Paris de 1844.
Fromentin envoie trois tableaux au Salon de 1847, admis à l’unanimité : Ferme aux environs de La Rochelle, Mosquée près d’Alger et les Gorges de la Chiffa, puis cinq tableaux au Salon de 1849, dont une deuxième version des Femmes d’Alger. Il obtint alors une récompense de deuxième classe. Fromentin expose onze tableaux au Salon de 1850, ainsi qu’en 1857, puis y participe régulièrement entre 1859 (année de sa médaille de 1re classe) et 1869, ainsi qu’en 1872 et 1876.
Fin 1852, il effectua avec Marie Cavellet de Beaumont, épousée le 18 mai de la même année, le deuxième de ses trois voyages en Algérie : une mission archéologique lui fournit l’occasion d’approfondir son étude minutieuse des paysages et des mœurs algériennes. Ses notes lui permettent, à son retour, de donner à ses tableaux une exactitude réaliste. D’un certain point de vue, ses travaux ont été tout autant une contribution à l’ethnologie que de pures œuvres d’art. En 1854, paraît dans la Revue de Paris de juin à décembre Un été dans le Sahara, ce qui le fait élire membre correspondant de l’Académie des belles lettres, sciences et arts de La Rochelle. En 1856, encouragé par les critiques élogieuses, il entreprend la rédaction d’Une année dans le Sahel que publie d’abord L’Artiste en intitulant sa première partie « Alger, fragments d’un journal de voyage » en 1857. C’est la Revue des deux Mondes qui reprend la publication de novembre à décembre 1858 sous le titre Une année dans le Sahel, journal d’un absent. Inspiré par une idylle de son adolescence, Dominique, publié pour la première fois dans La Revue des Deux Mondes du 15 avril au 15 mai 1862 et dédicacé à George Sand, est, parmi les romans autobiographiques de son siècle, l’un des plus remarquables.
Le 8 juin 1876, sa candidature à l’Académie française échoue par douze voix contre vingt et une à Charles Blanc. Et, après une maladie de quelques jours, il meurt dans sa maison de campagne, à Saint Maurice, faubourg de La Rochelle, le 27 août de cette même année.
Il repose au cimetière de Saint-Maurice (quartier de La Rochelle) à proximité de sa famille et non loin de Jenny Léocadie Chessé, la jeune femme qui lui a inspiré son roman Dominique.